Écrire son histoire est une démarche à la fois littéraire et existentielle. Arbre de vie, écriture thérapeutique, études genre, écoute centrée sur la personne, accompagnement à la fin de vie et pratiques narratives sont autant de cordes à mon arc.
Transmettre une expérience
La transmission de son récit de vie est une expérience forte. La mémoire familiale est un héritage et l’histoire d’une personne peut comporter de nombreuses clés pour que les autres membres de la famille puissent mieux comprendre leur parcours individuel. Le témoignage sous forme de récit de vie permet aussi de réhabiliter une mémoire collective en gardant une trace des parcours individuels. Se raconter permet également d’activer la mémoire ainsi que les souvenirs, plus on se raconte et plus on se souvient. La forme écrite permet d’ailleurs parfois ce que l’oralité rend difficile à expliquer.
Réfléchir au présent et penser à l’avenir
Certains changements, comme le départ à la retraite, une nouvelle orientation professionnelle, la maladie ou le deuil, peuvent être l’occasion de prendre le temps de réfléchir sur soi, de faire le point sur son parcours de vie et sur le sens des choix que l’on a fait. Penser le passé permet souvent d’appréhender l’avenir plus sereinement. Comme l’explique Alex Lainé (1998) : « Plus je comprends ce qui a fait que je suis ce que je suis, plus je saisis les processus profonds et complexes qui m’ont formé au sens large du terme, plus je suis alors en mesure de mettre ces influences à distance, plus je suis alors capable de décider et d’infléchir mon parcours à venir. »
Renouer avec le passé pour se retrouver
Qu’ai-je ressenti face à tel ou tel événement ? En quoi cela a-t-il influencé ma vie ? La réponse ne peut être qu’individuelle. Le récit de vie est une construction de son histoire, elle n’a pas vocation d’être en adéquation avec la réalité historique. Parler de son passé permet d’évoluer par rapport à celui-ci. Le récit de vie est un temps que l’on s’offre, un moment que l’on prend pour être écouté vraiment. Sans être une thérapie, parler de ce que l’on a vécu et de la manière dont on l’a vécu amène tendresse et tolérance pour ce que l’on est devenu.
Tisser des liens
Si la vie n’est pas un ensemble cohérent, des liens se tissent entre notre histoire, notre psychisme, et la vie de nos proches, de nos ancêtres, de notre milieu social. Se raconter permet de se découvrir intimement relié à notre entourage et la société dans laquelle nous vivons. Dire sa vie et voir son histoire écrite dans sa continuité nous fait découvrir l’importance du chemin que nous avons parcouru. Reconnaître la richesse de son parcours apporte un sentiment de reconnaissance de ce que nous avons accompli et que nous avons tendance à sous-estimer.